~ Liaison dangereuse ~ ( Pv Loki )

1er jour de voyage …
Les deux malles, l’une contenant des armes et vêtements, l’autre contenant manuscrits et autres parchemins furent attachées dans les cales de la Riya, le bateau affrété spécialement pour la traversée des mers de l’Impératrice. Installée ou plutôt accoudée sur la rambarde supérieure du pont, elle regarda les eaux de l’océan antique rouler dans des flots d’écumes sous la coque de son embarcation. Le soleil se levait à peine sur Mistyan lorsque le bateau et sa flottille de protection passèrent au large des îles volcaniques. Une première halte fut faite pour remonter à bord de la nourriture fraîche. Arrêtés près d’un village de pêcheurs dont ils ne comprenaient pas la langue, les Nidiens ne purent en tirer que quelques caisses de fruits et deux ou trois kilos de viande fraîche. Passant le reste de la matinée à étudier des cartes topographiques dans sa cabine, Ainariël profita d’une après midi ensoleillée pour se laisser caresser par les rayons de l’astre. La rencontre qui l’attendait serait prometteuse ou dangereuse, il était préférable de passer quelques bons moments au préalable. Lorsque la lune réapparût, elle rejoint sa couche.

2ème jour de voyage …
Ce fut le même programme que la veille sauf qu’aucune halte ne fut permise car les terres aperçues par les vigies étaient inconnues même des cartes de l’équipage. On puisa dans les réserves qui étaient encore conséquentes et la jeune femme s’entraînait sur le pont à manier son arc. Visant à différentes distances des pommes posées à divers endroits et diverses hauteurs, l’exercice ne manquait pas, pour peu que l’on ait un peu d’imagination enfantine. A l’approche du crépuscule cependant, l’humeur ne fut plus la même. On cessa de faire la fête à bord et l’on rejoint son poste, d’imposantes masses noirâtres nuageuses s’annonçaient au loin. On fit regagner à l’Impératrice téméraire sa cabine privée, et bien que sa résistance fut farouche, on l’y enferma à double tour. Désespérée, elle ne put que regarder le ciel s’assombrir avant de sombrer dans un sommeil léger alors que les vagues commençaient à clapoter contre la coque.

3ème jour de voyage …
Violent réveil, le bateau fit une embardée sur la gauche, entraînant dans la tourmente d’une nuit de tempête, les meubles des cabines. Ainariël chuta de sa couche, le plancher penchant à 45° l’obligea à s’accrocher à une poutre solide. Les yeux écarquillés par son réveil intempestif, elle gémit sous la douleur d’un coup de bureau dans les côtes. Profitant d’une embardée dans le sens inverse, elle repoussa le lourd meuble et se laissa glisser jusqu’à la porte. A force de tambouriner, un mousse finit par lui ouvrir. L’embarcadère plongea vers l’avant à ce moment là, alors que les éclairs et le tonnerre ainsi que la pluie secouaient la mer déchaînée. La jeune femme glissa jusqu’au bout du pont et fut arrêtée par la rambarde. Au prix d’efforts et d’aides précieuses, elle se hissa jusqu’au second pont et attrapa une corde que quatre hommes tenaient difficilement. La nuit fut mouvementée et ce fut au petit jour que la tempête se calma enfin …

4ème jour de voyage …
îles Palabar, une halte dans un village accueillant et très charmant fut pleinement appréciée par les membres de l’équipage dont certains parlaient leur langue pour y avoir un parent ou un ami. Les réserves furent réapprovisionnées pour la fin du voyage, le bateau rénové par endroit et on ne manqua pas de savourer les délices d’un bain aux pétales de roses offert par les chamans de la région. Ainariël et ses compagnons bénéficièrent d’une nuit de repos sur le plancher des vaches, et le voyage put reprendre au lever du jour …


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Hara enfin, au coucher du soleil, le bateau fut amarré au port à l’aide des accueillants Harens payés ou non par le monarque lui même. Alors que l’astre miroitait dans une lumière orange à la surface de l’eau et de l’horizon infini, on déploya le pont jusqu’à la terre ferme. Le vent était frais ce soir là, et la sécurité était de mise. L’équipage resta a bord à part deux gardes armés qui encadrèrent la demi-sylvaine. Retirant sa coiffe à plumes et la laissant choir dans sa malle qu’on referma, Ainariël enfila une longue cape noire qui la recouvrait entièrement et jucha sur sa tête une capuche si sombre qu’on ne distinguait même pas les traits de son visage. Les seules choses visibles de sa personne étaient ses mains à la peau légèrement halée par le soleil. Dans un silence apaisant, elle descendit le pont encadrée des deux gradés et s’arrêta dès que son pied foula la terre ferme.